21.10.24

LA BEAUTÉ DU DIABLE

Alors que vont retentir à la fin du mois d'Octobre les sirènes de la fête- dont-on-ne-prononce-plus-le-nom-en-salle-104, voici quelques œuvres pour nous remonter le moral et sortir du rang. 
Mystérieuses, révolutionnaires et subversives, elles inaugurent de nouveaux parcours artistiques et de nouveaux questionnements pour les collégiens et pour les lycéens. 

La Beauté du Diable et la notion de Soulèvement (la Beauté est dans la rue), seront deux des nouveaux fils rouges de ces parcours artistiques, tout comme la couleur noire qui nous emmèrera des origines de l'humanité à l'actualité la plus brulante. Pour résumer, des anges rebelles aux black blocs en passant par les eaux sombres des différentes mythologies et cosmogonies.

Attention à la rentrée artistique, ça va chauffer !



(Arts, ruptures et traditions)
- American Gothic (1930)
peinture de Grant Wood, Chicago, Art Institute.

On ignore les raisons du succès universel d’American Gothic, tout comme les véritables intentions de son auteur. Même s’il a toujours refusé d’expliquer cette œuvre, on peut prêter à Grant Wood différentes intentions, et plusieurs interprétations de son tableau sont possibles…

1- Un hommage aux valeurs traditionnelles de « l’esprit pionnier » qui anima les "pères fondateurs" des États-Unis. L’année précédente, les Etats-Unis viennent de subir un terrible « crash boursier », un choc économique sams précédent. Le pays rentre dans une terrible période de récession économique…
2- …ou au contraire, une vision satirique d’une certaine Amérique blanche, rurale et puritaine, qui refuse la modernité et le progrès, ainsi que le métissage. A l’époque, les Etats-Unis est un pays qui pratique encore la ségrégation raciale…
3- Un message codé vaguement sataniste ce qui expliquerait que le paysan tient sa fourche à l’envers (une représentation du Diable, du mal ?...) et le regard craintif, de biais, que lui porte la jeune femme...
4- Une simple citation des primitifs allemands et flamands, ainsi qu' un exercice de style autour du mouvement Gothique (qui succède au Roman en Europe et annonce la Renaissance) dont se sont aussi inspirés les peintres de la Nouvelle objectivité en Allemagne, (dont Otto Dix…), mouvement à contre-courant des innovations et révolutions picturales du Cubisme et de l’Abstraction (Picasso, Kandinsky,…) et qui a beaucoup marqué Grant Wood lors de ses voyages en Europe.
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Plus pop il n'y a pas, mais avec cet écart unique  (Ronald à contre-emploi) on reste dans le domaine de la liberté artistique, voire de la subversion...

La création contemporaine dans le multimédia (Arts du quotidien)
- Logorama (2009) (c)
Court-métrage d’animation par le Studio H5 (François Alaux, Hervé de Crecy et Ludovic Houplain)

Le court métrage Logorama, couronné deux fois aux Oscars (plus un César !) nous interroge avec un thème original : l’invasion des marques dans notre quotidien. Ses héros, les Bibendums (en anglais Michelin Men)mascottes d’une célèbre marque de pneumatiques française, mènent une course poursuite dans un univers saturé de logos et d'images de marques. Les sémiologues (ceux qui étudient les signes et leurs langages) appellent cela un "glissement sémantique". Plus simplement, on peut parler de "détournement d'images", une pratique à laquelle on ne peut plus échapper sur les réseaux sociaux. 
Un thème plus profond qu'il n'en a l'air, agrémenté d’un scénario amusant, reposant sur un travail minutieux des graphistes.
Au total, plus de 2500 logos apparaissent dans le film ! Mais ce que l'on préfère c'est notre clown universel Ronald McDonald avec sa coupe à la Bob Ross changé en un des méchants les plus réussis de toute l'Histoire des Arts. A voir et à revoir.